Pénélope Flechet

Durant quatre ans, on pourrait dire que j’ai vécu ma période “éponge” : entre les murs de l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, je me suis appliquée à découvrir, à m’imprégner, à apprendre l’architecture et ses multiples aspects. Dans le cadre du projet de fin d’études, j’ai choisi de donner de la place à mes intuitions, de les écouter et de les comprendre.

En effet, je suis convaincue que le cerveau est un fabuleux organe qui distille et assemble sans cesse les informations absorbées pour les restituer sous formes d’intuitions. Il était primordial pour moi de cultiver ma spontanéité et ma sensibilité tout en étant dans une phase d’apprentissage théorique. D’un point de vue professionnel, j’ai choisi la diversité en faisant des grands écarts d’expériences. Je ne peux pas vraiment dire qu’à ce moment-là, un sujet en particulier m’animait plus qu’un autre, même si j’avais déjà plus d’affinité pour certains.

J’ai enfin décidé de m’interroger plus précisément sur ma vision de l’architecture pour le projet de fin d’études. J’y ai vu l’occasion de voguer plus librement, de faire parler ma sensibilité propre, et d’essayer un sujet. J’ai cherché alors à esquisser ces questions qui m’habitent toujours et qui évolueront encore dans le temps, en y associant un champ lexical, des penseurs, des pratiques, des projets. Je me retrouve avec un projet final un peu étrange, mi-brut mi-sensible. Une sorte de camping en dur où les questions du banal quotidien, de la rencontre humaine, de l’expression de la matière et de l’art de vivre trouvent une première réponse.

Avec ce projet, j’ai attrapé l’extrémité de mon fil d’Ariane. Maintenant, doucement mais sûrement, je glisse vers une pratique fortement alternative doublée d’un appétit d’ogresse pour la culture constructive. On ne va pas se mentir, c’est assez effrayant de se dire qu’on est inexpérimenté et que pourtant on n’est déjà pas d’accord sur certains sujets, qu’on a déjà des convictions à défendre, et qu’on a déjà besoin de déroger à la norme.

Papa, Maman, les amis, je ne signerai sans doute pas de musée, ni ne ferai la couverture de AMC car je veux être une architecte-pirate.

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