Bettina BlasquezMatthieu LardièreLAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE ET PATRIMOINE
Le projet “Mémoire vive” s'est construit comme une rencontre. Venant chacun d'un parcours artistique, l'un à l'école des beaux-arts et l'autre de l'école Boulle, nous partagions une même approche du travail de l'architecte. L'exercice imposé nous a confronté à l'existant et ses hautes exigences. Mais au-delà du rite de passage de l'étudiant au professionnel, nous avons choisi de défendre nos valeurs à travers ce projet. Une pensée habitable. Nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui nous ont soutenus durant cette aventure. De l'intuition au détail architectural, nous avons défendu une posture avant tout personnelle. Rêveuse, mais en rien utopique, notre proposition s'inscrit dans une réalité propre au site de la Loupe. Sans vocation aucune pour une densification, nous avons fait de ce territoire un espace d'expérimentation. Avec le paysage comme fil conducteur, les éléments programmatiques trouvent place dans l'espace et la durée, ne prévalant pas un état final. La forêt est aussi multiple, se pliant aux besoins de la situation. Le projet redonne au territoire une cohérence, provocant la rencontre entre les deux communes d'Albigny-sur-Saône et Couzon au Mont d'Or, alors orientées vers un intérêt commun sans pour autant perdre leur identité. Appelés à traiter de l'actuelle usine de placage du Rhône et de l'ancien four à chaux, nous avons profité de la situation spatiale du complexe, charnière entre des éléments majeurs du projet. Enserré dans un paysage marqué par un relief fort et la présence de l'eau, le site devient le centre d'exploration d'une thématique patrimoniale. Interprétée comme une clairière, la cour marque l'exception dans la forêt. L'usine devient le centre mémoire vive, regroupant des organismes traitant du patrimoine paysager et culturel. L'édifice joue de sa position en lisière, filant la métaphore de la cabane dans l'arbre jusque dans son traitement architectural. La tour, point focal de l'intervention, incarne le symbole d'une époque révolue. Sa ruine réutilisée renaît par son activité et s'exprime dans un rapport à la terre, renvoi à sa fonction première. |