Georgia De Araujo Ferreira

Willy Mourey

LAURÉATS DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE RECHERCHE

Georgia De Araujo Ferreira − Willy Mourey - LAURÉATS DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE RECHERCHE

Nos motivations pour l’architecture

En entrant en école d’architecture, nous pensions simplement apprendre à concevoir. Nous avions tort. Le projet est si riche qu’à travers lui, nous avons pu nous exprimer, échanger, questionner, construire, échouer, rebondir… Il ouvre un champ d’étude et d’expérimentations infini. Tout projet pose des questions et toute question peut produire une réflexion spatiale.

Notre travail de recherche

En tant qu’architectes, nous avons l’habitude de travailler la matière. Or, nous avons tendance à oublier que nous sommes nous-mêmes matière et que toute matière, aussi résistance soit-elle, finit par s’éroder avec le temps. En quelques mots : nous allons tous mourir un jour. Rassurons-nous, c’est à travers cette finitude commune qu’est la mort que nous donnons un sens à notre vie. C’est pourquoi durant cette dernière année d’étude, il nous a paru essentiel de réfléchir, de requestionner et d’expérimenter sur les espaces qui lui sont dédiés.

Ce travail, débuté en septembre 2019, serait sans aucun doute bien différent si nous n’avions pas choisi de travailler en binôme. En effet, c’est à travers un socle de valeurs communes, mais de personnalités et compétences bien différentes qu’il nous a été possible de produire ce travail. Néanmoins, en nous lançant dans cette aventure, nous étions loin d’imaginer les difficultés et obstacles auxquels nous devrions faire face. Comment pouvions-nous envisager un point de vue sur la réponse opérationnelle de l’espace hébergeant la mort? Alors qu’un travail scientifique se doit d’être toujours délimité par un certain cadre, comment nous était-il possible de cerner un sujet aussi insaisissable ? Face à la mort, l’homme et la société élaborent − intimement, pragmatiquement et symboliquement − des stratagèmes matériels et immatériels. Le cimetière urbain en est particulièrement représentatif. Les ambiances particulières qui règnent dans les cimetières, suscitant sensibilité et tensions, en font des objets porteurs de paysages et de parcours insoupçonnés. Ce travail de recherche nous a amenés à explorer principalement les deux cimetières lyonnais de la Guillotière. Cette exploration s’est poursuivie sur les tensions qu’ils génèrent avec la ville les bordant. Tout au long de l’année, nous avons laissé progressivement émerger les notions nous paraissant essentielles lorsque la mort côtoie la vie et, de ce fait, la ville ou l’urbain. C’est alors que des notions fondamentales (deuil, enclave, parcours, seuil, individu/collectif, paysage, recueillement…) nous sont apparues, venant construire, une par une, la suite du travail. L’approche par le projet expérimental, ainsi que le retour critique que nous faisions sur chaque projet, nous ont amenés à élaborer nos propres conclusions sur ce sujet.

Nous tenons particulièrement à remercier Julie Cattant, encadrante de ce travail de fin d’études, pour son soutien avisé et permanent, ainsi que pour nos nombreux échanges. Nous remercions aussi les différents enseignants et personnes croisées ou sondées lors de nos entretiens et notre questionnaire, auprès de qui nous avons trouvé un accueil chaleureux et la volonté de faciliter au mieux l’organisation de cette étude. Enfin, nous sommes également reconnaissants également pour le soutien apporté par parents et amis, ainsi que pour leur précieuse relecture et leurs avis. Nous nous permettons de souligner l’enrichissement personnel important que nous avons pu tirer d’un tel sujet. Étonnamment, nous avons été parachutés au cœur de la vie, et de discussions profondément sensibles, démasquant les faiblesses et les forces de l’homme face à la mort. Ce travail a notamment été pour Willy très précieux. Il lui a permis de se préparer au décès de sa grand-mère, survenu peu après la soutenance finale, mais aussi de nourrir des actions concrètes lors de son enterrement… Ainsi, nous dédions ce travail à Marguerite Clément. À travers cette année, nous n’avons pas seulement pu valoriser une démarche, une méthodologie et des conclusions, mais bel et bien nous construire personnellement face à cette épreuve de la mort. Nous vous assurons que celle-ci, même dans la douleur, se doit d’être belle. Aujourd’hui, c’est en tout cas ce que nous en retenons.

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