Pierre Berger

LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, HÉRITAGE ET DURABILITÉ

Pierre Berger - LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON CATÉGORIE ARCHITECTURE, HÉRITAGE ET DURABILITÉ

Mes motivations pour l’architecture

Dans l’enfance, imagination et architecture se mêlent. Avant toute construction intellectuelle, esthétique ou politique, l’architecture me semble s’apparenter à un jeu où l’on s’imagine modifier notre environnement, notre chambre, maison ou école ; notre réalité. Je pense que c’est cette envie primaire, ce besoin brut, protégé de toute intellectualisation, qui m’a tout d’abord amené vers l’architecture.

Les questions philosophiques et politiques sont apparues dans un second temps, mais elles ont joué un rôle tout aussi fondamental, car je pense m’être tourné vers l’architecture pour y trouver du sens.

Ignorant presque tout de la discipline et de l’art de construire, je ressentais l’urgence de comprendre ; je voulais apprendre à voir pour pouvoir faire. Mon parcours à l’ENSAL a été inconsciemment structuré par ces deux idées : le besoin enfantin, sauvage, de modifier mon environnement, et la volonté de construire intellectuellement mon regard.

Par conséquent, mon projet de fin d’études est naturellement centré sur deux éléments qui leur font écho : la Provence, liée à mon enfance, et le Temps, notion devenue essentielle durant mes études.

La Provence ne laisse personne insensible, mais elle a une résonance particulière pour moi ; j’y suis né, mais n’y ai jamais vécu. Elle est enveloppée par un voile opaque, bercée de souvenirs d’enfance, d’histoires familiales, et de sensations, profondément ancrées dans ma mémoire. Elle m’apparaît comme lointaine et imaginaire, comme un de ces lieux que l’on rêve, aux contours flous et indescriptibles, mais qui vous marquent pourtant, qui font partie de vous.

En grandissant, je n’ai eu de cesse d’y retourner, la redécouvrant sous de nouvelles perspectives, mais sans jamais perdre cette saveur particulière, celle d’un ailleurs familier.

Mon projet de fin d’études

Oppeda me semblait l’occasion rêvée de visiter la Provence une nouvelle fois, en y posant un regard neuf ; un regard analytique, critique et sensible. Il s’agissait de déconstruire le mythe “Provence”, et de déterminer ses caractéristiques essentielles, celles qui ont marqué mon enfance comme celles qui m’avaient échappé.

Le temps m’apparaît de plus en plus comme un élément fondamental trop souvent délaissé, incompris ou méprisé. Qu’il s’agisse de nos vies, nos sociétés ou nos architectures, nier le temps revient pourtant à rejeter l’essence de toute chose, à se détourner de la profondeur et de l’intensité au profit de la superficialité et de l’insignifiant.

Dans le domaine architectural, se saisir de la question du temps est un acte déterminant ; il a une incidence sur chaque aspect du projet, car il change notre regard.

Ma volonté de me confronter à cette question m’a naturellement amené à la question patrimoniale et plus tard à celle des ruines. Bien que le temps rayonne sur chaque élément de notre environnement, il entretient un rapport singulier avec les ruines. Je souhaitais, à travers Oppeda, décortiquer cette relation, et ainsi en apprendre davantage sur ce qui lie plus largement l’Architecture et le Temps.

Je dois beaucoup aux rencontres que j’ai pu faire à l’ENSAL, à mes amis comme à mes professeurs. Plus que tout, je les remercie pour leur passion et leur enthousiasme.

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