RECHERCHE


ENSEIGNANTS RESPONSABLES

Sandra Fiori est maître de conférences, responsable de l’équipe de recherche LAURe ENSAL et EVS-UMR CNRS 5600.

Hervé Lequay est maître de conférences, responsable du laboratoire MAP-Aria UMR CNRS MCC 3495.

MENTION RECHERCHE

Cette année 2017-2018 inaugure la création d’une Mention recherche au sein du Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon, confirmant le rôle de la recherche comme composante essentielle de notre établissement. Avec deux laboratoires qui rassemblent les enseignants et chercheurs de l’ENSAL, celle-ci contribue à la fois à la qualification des étudiants et à la réputation de l’école. L’ouverture à la recherche et l’initiation aux méthodes scientifiques prennent une place importante dans le dispositif de formation des architectes. Les étudiants y découvrent différentes manières de pratiquer la recherche architecturale, en fonction des questions posées, des contextes scientifiques, des champs disciplinaires convoqués : recherche “classique”, recherche-création, recherches exploratoires, recherche-action, expérimentation, etc. Nous avons choisi, au sein de l’ENSAL, que les axes thématiques qui structurent le parcours de master soient adossés aux problématiques des laboratoires. Les enseignants et praticiens qui accompagnent les étudiants sont également souvent des chercheurs au sein de ces laboratoires. Leurs questionnements sont aussi variés que leurs profils, et illustrent l’essence pluridisciplinaire de notre domaine de formation. Le parcours d’initiation à la recherche des étudiants se développe sur un temps long, parallèle et en lien fort avec l’enseignement de la conception et les cours disciplinaires. En licence, les étudiants terminent leur cycle par un rapport d’étude destiné à développer leurs premières capacités de recherche. En master 1, ils choisissent leur domaine d’étude et construisent une problématique de mémoire : ils auront 1 an 1/2 pour le développer, et le défendre lors de mastériales, un dispositif innovant de débat et de partage. Certains décident rapidement de construire un parcours recherche plus approfondi, qui les conduira souvent à développer leur projet de fin d’études - PFE en lien avec cette recherche, soit à des fins d’expérimentation, soit en tant qu’objet d’étude. Ils compléteront ce parcours par un stage en structure de recherche (laboratoire ou entreprise). L’ensemble de ce parcours cohérent d’architecte-chercheur sera défendu lors de la soutenance du PFE, leur permettant d’obtenir la Mention recherche. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à s’approprier ce dispositif : une vingtaine d’étudiants de master se déclarent désormais régulièrement intéressés à préparer la mention recherche et quinze l’ont effectivement soutenue en juin 2018. Cet appétit pour la recherche se traduit également par une augmentation des projets de stage en laboratoire. En 2017-2018, dix étudiants de l’ENSAL ont ainsi été accueillis au LAURe ou au MAP-Aria, et plusieurs ont effectué leur stage recherche dans un autre organisme sur Lyon (Labex Intelligence des Mondes Urbains…) ou au-delà, au sein d’équipes de recherche en architecture mais aussi en géographie, littérature… La recherche devient donc une composante à part entière du parcours de formation et du projet professionnel des étudiants en architecture. Si tous ne se destinent pas à une carrière dans la recherche, ils comprennent bien les enjeux d’une formation scientifique pour des pratiques professionnelles qui se diversifient, se complexifient et nécessitent agilité intellectuelle, veille permanente et adaptabilité.

Les quatre mémoires “mention recherche” nominés pour cette première édition montrent la capacité des étudiants à se saisir du cadre offert par le programme de formation de master pour inventer leur propre parcours. Ainsi, trois de ces mémoires de recherche ont été directement liés au PFE et tous témoignent d’autant de manières différentes d’articuler recherche et pratique. À partir d’une histoire et à d’un engagement personnels, Clémence Gazonneau comme Adriæn Mejia Rios ont ancré leurs travaux sur des questions de société. Leurs recherches d’alternatives en matière d’agriculture (Clémence Gazonneau) et de production du logement (Adriæn Mejia Rios) s’appuient sur une conception architecturale participative et rendent compte du regain d’intérêt pour les territoires ruraux et leurs enjeux contemporains. Le mémoire d’Anaëlle Quillet, de profil architecte-ingénieur, porte sur l’outillage des processus de conception dans une démarche de bioinspiration, et relève en cela d’une démarche de recherche et développement. Le parcours et le mémoire d’Antoine Gros, qui envisage un avenir d’enseignant-chercheur, entremêlent les approches historiques, numériques, ambiantales et techniques, témoignant de la curiosité nécessaire à tout scientifique. Trois de ces jeunes diplômés évoquent une poursuite en thèse et c’est en ce sens que notre établissement et ses deux laboratoires accompagnent celles et ceux qui souhaitent s’engager dans un doctorat : depuis 2013, six anciens étudiants de l’ENSAL ont soutenu ou préparent une thèse dans notre école, financés par un contrat doctoral du Ministère de la Culture, de la région Auvergne-Rhône-Alpes ou du dispositif CIFRE.