Yoan Mayer

LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON - CATÉGORIE ARCHITECTURE ET TRANSITIONS ÉCO-CONSTRUCTIVES

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Titulaire d’un diplôme en design et architecture d’intérieur et ayant exercé plusieurs années dans le domaine de l’architecture et de l’ingénierie du paysage, j’ai souhaité reprendre les études d’architecture afin d’étancher une soif de connaissances et une soif de “faire”. L’envie d’expérimenter la matière et de développer des processus de conception spécifiques pour chaque projet m’a poussé à réaliser un parcours particulier : étudier l’architecture et pratiquer en même temps au sein d’une agence, grâce à la formation professionnelle continue dispensée par l’ENSAL. Réaliser ses études donne un prétexte et un cadre pour réfléchir à l’architecture, réceptacle poétique de la vie des hommes mais aussi reflet de leurs aspirations.

Les moments forts de mes études se cristallisent dans des rencontres qui ont transformées mon parcours. La première année de formation professionnelle restera un de mes meilleurs souvenirs avec la constitution d’une “horde du contrevent”. Une petite promotion, constituée d’une quinzaine de membres de 20 à 50 ans issus de tous les domaines du bâtiment qui avancent ensemble, face au vent, compacts, soudés, dans l’optique de le remonter. Des membres devenus amis et parfois plus, des frères. Des frères de galère quand on se retrouve pour la première fois à se demander pourquoi l’on colle des petits morceaux de carton à 3h du matin. Mais aussi des frères de joie et de rire quand on se trouve propulsé comédien sur la scène d’un atelier d’improvisation un samedi à 8h, ou poète dans un atelier d’écriture participatif sur le thème de l’air.

Le projet de fin d’études Entre sols. De la mémoire du lieu au lieu de mémoire m’a permis d’entrevoir des questions fondamentales qui parlent de l’homme et de sa capacité à être au monde. Des questions que l’architecture doit évoquer quand elle le peut, qui traitent de pérennité, du temps qui passe, de la matière et de l’esprit, qu’il soit du lieu ou de la communauté des hommes qui l’habite au quotidien. Il m’a appris à aimer un site a priori austère parfois dur et souvent malmené. Il m’a donné l’occasion de déchiffrer les strates du temps qui composent un territoire, le temps des hommes qui l’ont façonné et délaissé. Ce projet m’a permis de mieux me connaître, de sonder mes limites, de construire un regard spécifique sur la profession d’architecte et de me dépasser.

Mon projet professionnel se construit au quotidien, au sein du Collectif Saône, un collectif d’architectes, d’architectes d’intérieur et designers. Notre volonté est de pratiquer une conception expérimentale et globale dans sa capacité à mobiliser et faire dialoguer différentes échelles et différents acteurs. Nous prônons la transversalité au travers d’une équipe à géométrie variable qui se compose et se recompose en fonction des projets, des compétences et des désirs de chacun.

Je tiens à remercier l’équipe pédagogique qui m’a accompagné et offert un encadrement de qualité durant ces dernières années, notamment Mathias pour les valeurs élevées qu’il porte avec affection à l’Architecture et sa générosité de les partager. Boris, pour sa pédagogie, son soutien et sa bienveillance. Merci à la “horde du contrevent” et en particulier Alex et Olivier pour leur soutien inébranlable. Et à ceux qui m’écoutent, m’encouragent et m’accompagnent au quotidien depuis des années sans qui rien n’aurait été possible.

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