Gérard Collomb

GÉRARD COLLOMB, Sénateur-maire de Lyon

“Les plus grands produits de l'architecture sont moins des oeuvres individuelles que des oeuvres sociales ; plutôt l'enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie”. Cette réflexion de Victor Hugo exprime l'idéal que nous promouvons depuis plus de 10 ans à travers le Prix de la jeune architecture de la Ville de Lyon. En permettant aux étudiants d'être confrontés aux acteurs de la ville dans toute leur diversité, nous avons souhaité qu'ils s'imprègnent des multiples dimensions de l'urbanité et qu'ils entrevoient combien la construction de la Cité est une responsabilité collective.

Ce prix s'insère dans une démarche plus large, qui consiste à intégrer les futurs architectes à la vie de notre métropole, à favoriser l'émulation et le croisement des disciplines, car cette ouverture est un facteur essentiel d'innovation. Au fil des ans, la qualité des projets présentés et leur capacité à prendre en compte l'environnement naturel, culturel et social dans lequel ils s'insèrent, témoignent à la fois de la valeur des enseignements de l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon et de la pertinence de nos initiatives. C'est le cas des cinq lauréats de cette 12e édition, ainsi que du Grand Prix 2012 du jury, qui récompense un remarquable projet d'habitat écologique, primé lors de la prestigieuse compétition universitaire internationale Solar Decathlon. Au nom de la Ville de Lyon, j'adresse mes félicitations les plus chaleureuses aux étudiants pour leurs travaux, qui se distinguent à la fois par leurs qualités techniques, leur originalité et leur capacité à répondre aux défis de notre époque.

À Lyon plus qu'ailleurs, nous savons l'importance de l'architecture, qui a façonné le visage de notre Cité depuis plus de 2 000 ans et qui continue de faire sa beauté et son rayonnement avec les réalisations des plus grandes signatures de l'architecture contemporaine. Puissent les nouvelles générations poursuivre cette oeuvre avec clairvoyance et contribuer aux côtés des décideurs publics à renouveler ce que la grande historienne de l'urbanisme Françoise Choay appelle la “compétence d'édifier” : s'insérer, avec les besoins et la culture de notre temps, dans une aventure urbaine qui nous précède et qui se poursuivra après nous.

GILLES BUNA

GILLES BUNA, adjoint au Maire de Lyon, délégué à l'aménagement et à la qualité de la ville

Depuis 2001, la Ville de Lyon met en oeuvre le Prix de la jeune architecture aux côtés de l'école nationale supérieure d'architecture à Lyon. Ce partenariat me tient à coeur car c'est l'une des traductions de l'ambition de la Ville de Lyon pour promouvoir la qualité architecturale et mobiliser les différents acteurs de la construction autour de cette ambition. Par ce prix et toute la communication organisée autour, comme cet ouvrage, un lien se crée entre l'univers étudiant et le monde professionnel, incarné par le jury tout d'abord mais également par tous les maîtres d'ouvrage et les concepteurs qui consulteront cette édition. Je tiens à souligner encore cette année la qualité des membres du jury à qui j'adresse mes sincères remerciements, notamment les architectes Emmanuelle Colboc, Emmanuel Combarel et Fabien Brisson, ainsi que le critique d'architecture François Chaslin. Tant d'expertise réunie autour des travaux de nos jeunes architectes ne peut que valoriser d'autant les lauréats et les projets choisis.

Car cette étape dans le programme d'enseignement est une vraie reconnaissance et un premier coup de pouce pour l'entrée dans la vie professionnelle, dans un contexte immobilier de tension et de doutes. La conjoncture ne doit pas faire oublier que la recherche de nouveaux talents est un vecteur d'innovation nécessaire à la relance et au dynamisme de l'économie de la construction. Ce prix est également un enseignement pour nous tous et notamment les promoteurs publics et privés des projets urbains. La nouvelle génération d'architectes nous renseigne au travers de ses travaux sur ses préoccupations et sur les thématiques qui émergent dans le domaine de la conception. Les centres d'intérêts évoluent autour d'une conscience collective élargie aux simples questions de production architecturale. Ils intègrent des disciplines plurielles et prennent en compte la complexité des territoires : une ville à reconstruire sur elle-même en préservant les qualités acquises au cours de l'histoire, en gommant les erreurs et interrogeant les usages contemporains ; une mixité à promouvoir tout en garantissant le bien vivre ensemble ; une production de logements, d'équipements et d‘activités à organiser et soutenir en maintenant la présence forte de la nature et de la biodiversité, dans le souci du développement durable… Les travaux qui sont ainsi présentés dans cet ouvrage sont un témoignage d'une époque et d‘une culture.

Je souhaite ainsi à tous les nouveaux diplômés, et particulièrement aux lauréats, de participer, avec leur acuité et leur regard neuf et éclairant, à la définition de l'avenir de notre agglomération, et d'une nouvelle urbanité.

NATHALIE MEZUREUX

NATHALIE MEZUREUX, Directrice de l'ENSAL

Le Prix de la jeune architecture existe grâce au soutien fidèle apporté par la Ville de Lyon à l'école nationale supérieure d'architecture et à ses jeunes diplômés. Né de la volonté de provoquer la rencontre des jeunes architectes avec le monde professionnel, maîtres d'ouvrages publics ou privés, confrères de divers horizons au lendemain de leur sortie d'études, le Prix joue un rôle dans l'insertion professionnelle de nos diplômés depuis douze années. Il permet de faire connaître les formations dispensées aux architectes, d'échanger sur la production des projets de fin d'études, de favoriser les rencontres professionnelles, au plan local, mais aussi au plan national à l'occasion du jury.

Au terme de cinq années de formation les étudiants accueillis à l'ENSA Lyon obtiennent leur diplôme d'État d'architecte. Durant ces années ils expérimentent la pratique du projet d'architecture, d'abord dans de simples exercices de conception spatiale, puis petit à petit dans un cadre qui se complexifie, jusqu'à devenir très proche du contexte de la pratique professionnelle. Ils acquièrent dans le même temps une capacité d'investigation sur la culture et l'histoire, sur des sujets de société. Ils s'investissent dans des activités artistiques, se rodent aux dispositifs techniques de l'édification et apprennent à intervenir à toutes échelles de territoire. Projets après projets, leur autonomie et leur leadership se développent. Et si au fil des années les exigences de cette profession s'élargissent, les candidats à la formation se présentent de plus en plus engagés, de plus en plus déterminés à participer aux changements de notre monde. Ce sont ainsi en 2012, cent trente-deux jeunes professionnels de l'architecture qui s'engagent vers une autre étape de leur vie, centre trente-deux personnalités préparées à répondre aux enjeux nouveaux de l'architecture, de l'habitat, de l'urbanisme et du paysage.

L'école aura eu à coeur de préparer ce passage des études à la vie professionnelle. L'habilitation à la maîtrise d'oeuvre en son nom propre le rend progressif, notamment pour ceux qui décideront de créer leur entreprise d'architecture, de porter le titre d'architecte et d'exercer l'art de bâtir. L'ENSA Lyon tient tout autant à préparer ceux qui exerceront sous une autre forme, et sauront contribuer à mettre en place, à soutenir, à faire connaître les conditions de l'architecture.

J'adresse mes félicitations à ces jeunes architectes diplômés en 2012, je leur souhaite à chacun de trouver le lieu, l'espace, le temps, pour développer un mode d'exercice qui leur convient, et qui maintienne la valeur primordiale de leur métier qu'est l'intérêt public. Je remercie Monsieur le Maire de Lyon, son équipe et ses services, et chaque membre du jury du Prix de la jeune architecture 2012 de croire en la création architecturale, de la soutenir à travers de nombreuses actions sur son territoire, et de nous aider à faire vivre et perdurer ce rendez-vous annuel inscrit dans la tradition de notre école.

PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON

PRIX DE LA JEUNE ARCHITECTURE DE LA VILLE DE LYON

Pour la 12e année consécutive, l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon et la Ville de Lyon mettent en oeuvre le Prix de la jeune architecture.

Ce Prix se décline sous quatre aspects :

  • la remise officielle des prix par Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, dans les salons de l'Hôtel de Ville, le 10 avril 2013
  • l'exposition des projets sélectionnés à Archipel, centre de culture urbaine, du 11 avril au 19 mai 2013
  • l'édition de tous les projets de fin d'études dans cet ouvrage collector
  • la mise en ligne de ces projets sur un site internet dédié : http://pfe.lyon.archi.fr

SÉLECTION

La mise en place des nouveaux programmes en septembre 2010 a permis de réorganiser les départements de master en créant des domaines d'études. À la fin de la licence, les étudiants s'engagent dans un parcours approfondi et se fabriquent ainsi une posture en lien avec une ou des thématiques qui leur tiennent à coeur. Il ne s'agit pas d'acquérir une spécialité mais plutôt de colorer le parcours des étudiants. Ainsi le cycle de master est désormais structuré par neuf domaines d'études, adossés à des laboratoires ou équipes de recherche et des partenaires variés (écoles, collectivités, etc.).

La deuxième année de master est composée de cinq domaines d'études :

  • Stratégies et pratiques architecturales avancées / Christophe Widerski, Hervé Lequay
  • Architecture, ambiances et cultures constructives / Olivier Balaÿ, Rémy Mouterde
  • Architecture, formes, transformations / François Tran, Vincent Veschambres
  • Architecture et matérialité / formation professionnelle continue / David Marcillon, Antonella Mastrorilli
  • Architecture, villes, périphéries / Joan Casanelles, Ludovic Ghirardi

La promotion 2011-2012 a présenté 107 projets de fin d'études en juillet 2012. Les étudiants retenus pour la participation au Prix de la jeune architecture - soit 35 projets de fin d'études - ont obtenu l'une des six meilleures notes de leur domaine d'études. Le jury, présidé par Frédérique Martinent, directrice de l'aménagement urbain de la Ville de Lyon, s'est tenu le 22 janvier 2013.

CATÉGORIES

Afin de comparer des projets de fin d'études portant sur la même thématique, cinq prix sont décernés selon les catégories suivantes :

  • Architecture, ambiances et cultures constructives
  • Architecture et patrimoine
  • Architecture, villes, périphéries
  • Architecture et matérialité
  • Architecture et nouvelles urbanités

Cette année, le jury a décidé de mettre à l'honneur un projet particulier en décernant un Grand Prix.

PARTENAIRES

Ce prix bénéficie du soutien de partenaires qui offrent leur collaboration : Lyon Confluence et la SERL (Société d'Équipement du Rhône et de Lyon).

Jury

Benoît Bardet a 20 ans d'expérience en communication, édition et journalisme au service de grands projets en développement (culture, enseigne- ment supérieur, international, architecture et urbanisme, sciences). Depuis sept ans, il est responsable de la communication et concertation de Lyon Confluence. François Bregnac est architecte DPLG et urbaniste (DESS de la faculté Lyon 2). Après quatre années d'exercice en profession libérale, il a effectué son parcours professionnel essentiellement à l'Agence d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise où il occupe, depuis 2002, la fonction de directeur général adjoint.

Architecte, diplômé de l'ENSA Lyon et de l'Université de Montréal, Fabien Brisson a cofondé et dirige avec Catherine Combe l'agence Plan b architectes urbanistes à Lyon. L'agence travaille sur des projets volontairement diversifiés d'architecture, de paysage, d'espace public ou de program- mation urbaine, en intégrant les préoccupations environnementales contemporaines. François Chaslin est architecte et critique, ancien professeur dans les écoles de Lille puis de Paris-Malaquais. Il a été producteur de l'émission Métropolitains de France Culture, qu'il a abandonnée à l'automne 2012 après treize années. Il collabore à L'Impossible, l'autre journal.

Architecte DPLG et enseignante à Paris-Belleville, Emmanuelle Colboc a créé son agence en 1987 et conçoit des projets à haute consonance humaine dans les domaines de l'éducation (de la petite enfance à l'université), du médico-social, de l'hospitalier et du logement. Emmanuel Combarel est architecte DPLG, diplômé de l'UP1 de Paris-Villemin. Après sept années en libéral, il est depuis 2000 co-gérant de l'agence E. Combarel D. Marrec architectes. Il a enseigné à l'ENSA Versailles de 2004 à 2012.

David Cortier a une formation en sciences politiques. Il travaille à la SERL comme responsable des relations institutionnelles et s'occupe en parallèle de la mise en œuvre des expositions permanentes du futur musée des Confluences. Directrice de la Maison de l'architecture Rhône-Alpes - Archipel, centre de culture urbaine, Valérie Disdier a une formation en histoire de l'art et en urbanisme. Elle a, en parallèle, créé la librairie spécialisée ArchiLib à Lyon.

Pierre Franceschini est architecte urbaniste en chef de l'État, chef du service territorial de l'architecture et du patrimoine du Rhône. Architecte des bâtiments de France, il est en charge d'un service ayant pour missions : la préservation et la mise en valeur des espaces protégés et du patrimoine monumental ; la qualité des projets d'aménagement des territoires urbains et ruraux ; la promotion de la création architecturale. Frédérique Martinent est architecte et urbaniste de l'État. Depuis 2007, elle exerce la fonction de directrice de l'aménagement urbain à la Ville de Lyon, après avoir travaillé à l'Agence d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise et à la direction régionale de l'équipement Rhône-Alpes.