DÉPARTEMENT HÉRITAGE ARCHITECTURAL

LE DÉPARTEMENT

Le département traite majoritairement de l'intervention en cadre bâti.

Si les architectes se soucient et discutent de longue date des divers problèmes que pose la transformation des édifices existants, il convient assurément d’envisager aujourd’hui sous un jour nouveau leur formation à ce type d’interventions, généralisées aux situations de projet où l’existant constitue un champ de contraintes pertinentes.

Il s’agit ici, en effet, d’organiser un enseignement relatif à ces pratiques dans le cadre de la formation initiale, c’est-à-dire avec l’objectif de procurer aux étudiants une réelle qualification, mais aussi en visant à terme le développement de cette formation par la recherche à un niveau doctoral. De telles visées trouvent aujourd’hui leur justification à la fois en termes de débouchés professionnels, de positionnement culturel, et de qualification de l’enseignement de l’architecture par la recherche, suivant le droit commun de l’enseignement supérieur. Par conséquent, il s’agit de concevoir un enseignement qui, si on ne le limite pas à la simple reproduction ou acquisition d’un savoir-faire particulier, doit être envisagé sous des angles didactiques, théoriques et pratiques.

LE SUJET 2010

Le sujet porte sur la reconversion du grand Hôtel-Dieu de Lyon. Il est d’actualité.

En effet la Ville et les hospices civils de Lyon (HCL) ont lancé une consultation pour l'avenir de ce site en 2010. Dans le cadre du schéma régional d’organisation sanitaire (SROS) du Grand Lyon, les hospices civils de Lyon ont envisagé la cessation des activités d’hospitalisation de l’Hôtel-Dieu. Les services de médecine et de chirurgie ainsi que la maternité ont été transférés à la Croix-Rousse. Seuls les soins sans séjour des malades, les services de prévention, de dépistage et d’éducation resteront probablement dans les murs de l’hôpital. La reconversion de l’édifice est basée sur une mixité de programmes : hôtel, musée, commerces, logements, bureaux.

L’histoire de ce prestigieux monument trouve son origine au 12e siècle avec les implantations en 1129 de l’aumônerie du Saint-Esprit et en 1184 de l’hôpital du pont du Rhône. Au 16e siècle, les échevins décident la construction du grand hôpital de Notre-Dame de la Pitié qui se compose d’un bâti- ment principal, d’un cloître d’entrée, d’une boucherie et d’un jardin botanique. Au 17e siècle, les recteurs décident la construction de bâtiments en croix reliés par le dôme des quatre rangs. Les travaux de la chapelle débutent en 1637 d’après les plans de l’architecte Ducellet. Au 18e siècle, l’architecte Jacques-Germain Soufflot conçoit la grande façade et le grand dôme ouvrant sur le Rhône. La réalisation du projet s’étendra sur un siècle. À partir de 1885, l’architecte Paul Pascalon réalise les bâtiments et le dôme donnant sur la rue de la Barre. Incendie ou projets de destruction partielle, les dégâts et les menaces ont été nombreux au cours de cette longue histoire qui permit à Lyon de devenir une ville de renommée internationale sur le plan de la médecine.

En 1939, le grand et le petit dôme sont classés monuments historiques. En 1944, le classement du grand réfectoire, des façades, des toitures, des galeries de la grande cour, des façades sur le quai confère une protection sérieuse à l’ensemble. Depuis 1998, l’Hôtel-Dieu appartient au site historique de Lyon, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

Après les relevés complémentaires, les analyses du monument et de son site, la réalisation d’une maquette de l’hôpital et de son environnement proche, le travail des étudiants porte sur le couple programme-projet de manière à donner sens aux concepts. Leurs projets de reconversion transforment quelque peu l’édifice et amènent une incidence forte sur le voisinage. La large emprise foncière, les nombreuses entrées, cours et galeries permettent d’imaginer une relation d’ouverture de l’édifice sur le quartier en particulier par la rue Bellecordière. La mise en valeur de la façade Soufflot interroge la relation au quai, au fleuve et au paysage.

Cette dualité entre héritage et perspective amène une prise de position sur les liens entre la politique de patrimonialisation et le renouvellement urbain fortement imprégné des réflexions sur l’éco-rénovation, la ville nature, la ville durable, la ville pour tous. Elle vise à concilier la réalité économique et foncière du développement de la ville avec l’intérêt social et culturel du respect voire de la préservation de l’identité lyonnaise chère à tous. La problématique de l’atelier repose sur l’exploration des relations entre la valeur patrimoniale d’un édifice et la vocation contemporaine du site dans lequel il s’inscrit. Par quelles mesures l’héritage architectural et urbain peut-il contribuer au devenir et à la valorisation du cadre de vie, voire le promou- voir dans le respect de l’intérêt public ? Dans cette recherche d’avenir, cette harmonieuse silhouette du grand Hôtel-Dieu ne doit pas oublier les valeurs d’humanisme, d’accueil et de charité qui l’ont fondé et habité.

FORMATION INITIALE DÉPARTEMENT HÉRITAGE ARCHITECTURAL

ENSEIGNANTS DE PROJET (SEMESTRE 10)
FRANÇOIS TRAN / ÖZLEM LAMONTRE-BERK, CHRISTIAN MARCOT, FABIEN PALISSE, BRIGITTE SAGNIER-MINGUET
PROMOTION 2009-2010 31 ÉTUDIANTS